Lu sur "Pépites", un Blog qui porte décidément bien son nom, ce texte remarquable de Jacques Attali (Extrait de sa chronique dans "l'Express" le 16 février 2006) :
" La concurrence mondiale tournera bientôt à l'absurde : on dévalorisera tellement les salaires que les consommateurs n'auront plus les moyens de payer les produits qui leur seront proposés ; on en viendra à diminuer tellement les dépenses de recherche qu'il n'y aura plus ni marchandises nouvelles ni profits ; on réduira tellement les prix qu'on en viendra à distribuer gratuitement les biens aux consommateurs. Au total, cette évolution est suicidaire : comment épargner si l'on n'a pas de revenu décent ? Comment distribuer des produits si personne ne veut payer les commerçants ? Comment découvrir des médicaments si personne ne veut payer les recherches ? Comment faire de la musique si personne ne veut payer les musiciens ? Comment faire des journaux si personne ne veut payer les journalistes ? A quoi sert de faire de la publicité si nul n'a les moyens d'acheter ce qu'elle vante ?... Pour que notre continent évite ce désastre, il faudrait se souvenir qu'il n'est de richesse qu'humaine et que la baisse des prix n'est pas une fin en soi. Cela supposerait une tout autre politique économique et commerciale, protégeant l'Union européenne d'une concurrence sauvage dont elle est aujourd'hui, naïvement, à la fois la victime et l'avocat. "
Voir aussi ce texte sur le site de Jacques Attali.
Oui, ça fait un moment que je me dis qu'on devrait se limiter au CE.
Pas Communauté Européenne mais Commerce Equitable. Nous vendrions aux asiatiques pleins de biens très chers produits en France pour qu'ils nous permettent équitablement de conserver notre train de vie.
Personne ne l'ayant fait depuis, il va peut-être falloir penser à autre chose, comme le disent nos anciens ministres.
Rédigé par : PhilFree | 31 mars 2006 à 01:05
La description de la situation économique qui pourrait devenir absurde, à un moment où les salaires seraient si bas qu'on ne pourrait plus consommer ce que l'on produit, n'est que la version moderne du débat éternel entre les économistes au sujet de l'équilibre entre l'offre et la demande, toujours difficile à trouver. Il est ainsi aisé pour Jacques Attali de paraître plus malin que les autres, mais si la solution existait dans le cadre d'une économie de type capitaliste, elle aurait déjà été mise en place.
Rédigé par : Matthieu | 10 avril 2006 à 11:58