Ma Photo

Blogs de l'année 2005

juin 2006

lun. mar. mer. jeu. ven. sam. dim.
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30    

« Cycles révolutionnaires | Accueil | Caricatures... »

06 février 2006

Commentaires

zig

Toujours aussi enrichissante la lecture de ton blog ;) merci
à +

jcm

Bien vu !

Enro

Effectivement, cette méthode a du bon mais demande de se pencher encore plus sur la gestion des mauvaises herbes et maladies. Comme l'affirme le dossier INRA que tu cites : "L’abandon total du labour dans la rotation maintient les résidus en surface et favorise le développement des maladies dans les rotations à retour fréquent des céréales à pailles. La "simplification" du travail du sol nécessite donc de compenser cette pression parasitaire potentiellement accrue par des adaptations des systèmes de culture (diversification de la rotation, implantation de variétés tolérantes…) et/ou une protection fongicide intensifiée."

Et "Les résultats expérimentaux menés en France confirment les effets du labour sur les populations de mauvaises herbes : sur une parcelle comportant un stock très important de semences de vulpin en Bourgogne (essai INRA), le blé implanté sans labour est 10 fois plus infesté que le blé implanté après un labour.".

Conclusion : "La suppression du labour devra être compensée par l’un ou plusieurs des éléments suivants, selon les diverses contraintes pesant sur le système de production : (...) - un usage plus intensif et raisonné de produit phytosanitaire qui engendre un surcoût de désherbage de l’ordre de 40% (150 F/ha)."

Bref, tout n'est jamais simple en agronomie :-) ... et si on décide d'allier semis direct sous couvert et protection phytosanitaire réduite, il faut des bonnes méthodes culturales, de suivi et prévention des maladies, de rotation et choix des variétés...

N.B. : Il n'est pas non plus nécessaire de vouer les pesticides aux gémonies alors qu'on peut en trouver de moins en moins toxiques et écotoxiques...

Pascal

Bonjour,
quelques commentaires sur cette synthèse interessante, mais qui ne soulève peut etre pas assez certaines limites du non-labour : l'usage plus important de pesticides, le besoin d'une plus grande technicité (contrairement à l'idée recu lestechniques simplifiées ne sont pas plus simples à mettre en place), la structure du sol et les besoins en materiel adapté (qui est une des raisons pour lesquelles le non labour ne se développe pas aussi rapidement qu'on aurait pu le penser - en plus de l'aspect sociologique que vous développez)

ci dessous, quelques remarques rapides (et donc peut-etre incomplete) qui reprennent certains points de votre argumentaires ...

Bien cordialement,
Pascal


> Enfin, le sol, non labouré, est moins sensible à l'érosion et rejette moins de CO2.
Rejette moins de CO2, c’est vrai dans un premier temps, mais il faut aller plus loin dans le raisonnement : la technique permet en fait d’entretenir le stock de matière organique dans le sol (l’une des formes du carbone dans le sol), voir de l’augmenter, mais dans certaines limites, bien évidemment.

> Enfin, cette technique favorise la biodiversité microbienne souterraine.
Et pour la petite histoire, aussi les verre de terre !

Un autre avantage de cette technique repose sur la simplification du travail. Cela allège le travail de l’agriculteur dans son champ et lui donne plus de latitude dans l’organisation de son travail et plus de réactivité …dès que les conditions sont bonnes, il sème, pas besoin de labourer d’abord, d’espérer que les conditions se maintiendront, etc.

>Même si notre connaissance de cette technique relève encore largement de l'empirisme,
oui

> Les quelques avantages constatés plus haut suffisent pour qu'on s'y intéresse.
C’est bien vrai aussi et heureusement que a recherche en agronomie continue d’être menée, aussi bien au niveau des instituts que des agriculteurs eux-mêmes qui sont source d’un foisonnement d’ « innovations » comme le non-labour ou encore les célèbres prairies semées de ray-grass (une graminée très commune pour les fourrages) et de trèfles blancs (une « légumineuses » utilisée en fourrage également qui est capable d’absorber l’azote de l’air) [le système permet de limiter nettement les apports en nitrates à la culture] et plein d’autres encore …en ce sens l’agriculture est vraiment un domaine particulier vis-à-vis de l’innovation.

> Les coquelicots
sur ce point, le choix de l’exemple est sans doute un peu insidieux, étant donné le capital sympathie dont dispose cette « mauvaise herbe » au moins pour le citadin ou l’amateur d’art qui aurait déjà aperçu au détour d’une galerie du musée d’Orsay un fameux tableau de Monet. Cependant il ressort pour l’instant que le non labour s’accompagne en fait d’un plus grand risque de ravageurs (comme par exemple les limaces ou les champignons) et qu’il convient de prendre plus précaution dans la conduite de son champ (un plus grand usage des pesticides, et une meilleure connaissance de ces pesticide – une plus grande technicité, en quelque sorte, qui doit être acquise part les agriculteurs sous peine de risques environnementaux accrus …) ou bien les pertes en rendements peuvent être dramatiques. Et ces pertes seront loin de d’être compensées par les économies évoquées ci-dessus en terme de carburant pour le labour etc. pour avoir un ordre d’idée, un passage de charrue (pour labourer) sur 1ha revient à un peu plus d’une centaine d’euros, une perte de 20% sur 1ha de blé à 60qx/ha revient à une perte de 120 euros environs.
La question des coquelicots, si elle fait sourire dans un premier temps, n’est pourtant pas triviale, et si ce sont quelques coquelicots la première année qui poussent et donnent des graines, l’année suivante, c’est une véritable invasion, (vous avez déjà ouvert une capsule de coquelicot, histoire de compter les quelques milliers de graines qu’on y trouve ?) et même des petites plantes comme les coquelicots pourront avoir des effets stupéfiants sur les rendements.

La gestion d’un champ ne se raisonne pas à l’échelle d’une année ou d’une seule culture, cela s’inscrit dans le temps et les pratiques d’une année ont des effets sur les suivantes. Il faut réfléchir sur un pas de temps bien plus grand pour bien comprendre le fonctionnement de ce système, et surtout l’intérêt de l’agriculteur qui souhaite conserver un « outil de travail », son sol, dans le meilleure état possible puisque c’est la garantie de la pérennité de son activité (allez, on peut même dire durable …). En guise d’exemple, la monoculture de la plante la plus rentable montre vite des limites (épuisement du sol et risque de maladies ou d’apparition de résistance à certains pesticides spécifiques chez les ravageurs) et la notion de rotation est très importante : telle culture va jouer sur tel paramètre du système et sera bénéfique pour la culture suivante, et ainsi de suite …de même, le non-labour doit être compris dans ses effets sur l’ensemble du système, et à long terme.

Car si le labour est pratiqué par les agriculteurs, c’est qu’il apporte quelque chose : pour la structure du sol, et pour la lutte contre les ravageurs notamment. Concernant l’entretien de la structure du sol (qu’il reste aéré, pour que le sol respire, et que les racines puissent s’infiltrer en profondeur – pour un meilleur accès à l’eau et au nutriments du sol) est assuré par le labour, mais il reste à déterminer si les verres de terre et autres petits animaux auront une activité suffisante pour « remuer » le sol … le risque à terme, serait que le sol se referme comme une grosse plaque de béton … on pourrait ainsi imaginer ne labourer que certaines années ! L’abandon du labour est donc une question fondamentale, mais c’est la poursuite des expérimentations qui nous indiquera les meilleures voies à suivre …

Quant à la petite analyse sociologique de l’innovation dans l’agriculture, je la partage tout à fait, et effectivement le regard des autres est quelque chose qui a une importance particulière dans le monde rural et abandonner des pratiques, repenser sa manière de mener son travail, changer la perception qu’on a de sa propre activité est quelque chose d’assez délicat, quelque soit le domaine.

Et sinon, j’aime bien l’exemple de l’île de Pâques … ;-)

Pour les sources, des infos glanés sur le site de l’inra, et dans mes cours d’agronomies …

Ici, une page intéressante, qui dresse un bilan et rappelle que la question est complexe, et qu’en tout cas, les économies ne sont obtenues que sous certaines contraintes, par l’Arvalis Intitut du végétal :
http://www.arvalisinstitutduvegetal.fr/fr/com_detail.asp?id=218

Emmanuel

Je suis ravi, et flatté d'avoir des lecteurs aussi compétents et aussi rigoureux qu'Enro et Pascal, que je remercie pour leur contribution et leurs compléments. N'étant pas spécialiste, j'en prends de la graine ;-)

Sinon, c'est surtout le coté "fable" sur les freins culturels au changement qui m'intéresse dans cette petite histoire, et pas forcément le fond et toutes les implications du semis direct. Encore que, dans le domaine agricole comme dans tant d'autres (transport, industrie, distribution, ...) nous arrivons aux limites d'un modèle productiviste et mécaniste, ce qui motive ma curiosité pour toutes les alternatives envisageables. Curiosité, a priori favorable, mais à condition d'en mesurer objectivement les effets positifs et négatifs.

Pascal

arf, j'avais meme pas vu qu'un commentaire d'Enro était arrivé pendant la rédaction de ma réponse (entre hier et aujourd'hui) désolé pour les redites. pour la petite histoire, c'est Enro qui m'avait indiqué votre note, et maintenant je découvre avec enthousiasme ce blog engagé et curieux, et dans un sens qui me semble pertinent.
Bonne continuation donc, Pacal

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

Sites amis :

  • Vivant
    La revue des débats sur les biotechnologies, la recherche et les sciences du Vivant
  • Vivagora
    Un espace de veille et de débats citoyens sur la science, l'innovation, la santé, l'environnement.
  • info veille biotech
    Information et veille pour les acteurs de la biotechnologie.
  • Ligue ROC : protection de la nature, non-chasseur...
    La Ligue Roc est une association présidée par Hubert reeves, qui agit en faveur de la faune sauvage et de la défense des droits des non-chasseurs : "Tout animal est un être sensible"
  • Biodiversité 2007
    Pour placer la biodiversité au coeur des débats : ce site se veut un "outil politique" au service de la démocratie participative pour enrichir la démocratie représentative. Cette étape nouvelle pour une démocratie renforcée est nécessaire à relever les défis du siècle.

Blogs Freemen