Deux infos diffusées ce matin sur la liste de discussion de la FNH, que j'ai hésité à relayer, tant elles sont révélatrices de notre nature, devrais-je dire de notre bêtise, notre cupidité et notre cruauté.
Mais il vaut quand même mieux regarder la réalité en face, lucidement, que de s'enfouir la tête dans le sable, même si parfois on en a vraiment envie.
La première concerne le Parc Naturel de Guyane, dont la création (prochaine ?), treize ans après les premières annonces, pourrait avoir comme conséquence paradoxale d'autoriser l'orpaillage dans certaines zones périphériques du parc, là ou il est actuellement illégal. Faut-il rappeler que l'orpaillage est un des plus flagrants symbole de ce que notre cupidité peut faire subir aux populations locales, à l'écosystème et à la biodiversité : pollution au métaux lourds, érosion, déforestation, paludisme...
L'article pointe, une fois de plus, le manque d'intérêt (c'est le moins qu'on puisse dire) des élus locaux pour les questions liées à l'environnement et à la santé.
Clientélisme ? Corruption ? Conflits d'intérêt ? En l'absence d'engagement clair des élus et d'effort de transparence de leur part, chacun en tirera les conclusions qu'il peut.
C'est à lire là...
L'autre concerne le récit d'un naturaliste irlandais, Iolo Williams, de retour de Bornéo ou il a réalisé un reportage filmé sur la déforestation et le traitement infligé aux Orang Outang. Ce qu'il y a vu dépasse tout ce qu'il (et ce qu'on) pouvait imaginer en horreur et en ignominie. Tortures, massacres, volonté délibérée de faire disparaître l'Orang Outang, considéré par les trafiquants de bois tropicaux comme des gêneurs. "Ce reportage fut l'un des plus horribles sur lequel j'ai jamais travaille durant mes 22 années d'expérience" ; "Ce que j'ai vu était si abominable que cela m'a privé de tout espoir quant à la nature humaine". Tels sont les propres termes de Iolo.
Son récit, publié initialement le 21/12 dans le quotidien irlandais Western Mail, est à lire ici.
Ces deux exemples semblent montrer une opposition, apparente, entre les intérêts des populations locales et celle de la préservation de leur écosystème. Quelle tristesse. Tant que nous resterons dans cette erreur, et qu'on opposera développement local à préservation des milieux, nous serons dans l'impasse. La vraie richesse de la Guyane, ce n'est pas l'Or, c'est son environnement privilégié et sa biodiversité remarquable. Des projets d'écotourisme pourraient s'y épanouir et apporter bien plus, et de manière plus juste, aux populations locales, que l'exploitation de ses maigres ressources en Or au profit de quelques uns. Quand à la déforestation effrénée conduite par quelques réseaux mafieux à Bornéo et à Sumatra, au mépris des populations locales, où conduira-t-elle ? Que feront les habitants lorsque la forêt ne sera plus là ?
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