Cette semaine se tient, sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement), la première réunion intergouvernementale sur les grands singes et la première réunion du conseil du GRASP (Great Apes Survival Project).
Pourquoi se préoccuper du sort des grands singes, alors que les droits de l'homme sont bafoués chaque jour partout dans le monde, que les catastrophes humanitaires se succèdent et que 30.000 enfants meurent chaque jour de mal nutrition ou faute d'accès au soins ?
Les hommes ont des droits inaliénables, reconnus par la constitution de nombreux pays, et par des traités internationaux. Les singes, comme aucun autre animal d'ailleurs, n'en ont pas. Ce qui ne nous empêche aucunement d'avoir des devoirs envers eux.
Je suis personnellement très sensibilisé aux malheurs humains, quels qu'ils soient et quelqu'en soit les causes. Même si, de plus en plus souvent, le malheur des hommes est le fait d'autres hommes. "L"homme est un loup pour l'homme", et ce n'est pas gentil pour les loups.
Mais revenons aux singes. Leur disparition est programmée. Nous ne pouvons reculer le traitement du problème. Nous sommes la génération qui doit agir. Et je m'en voudrait si dans 15, 20, ou 30 ans il n'y avait plus aucun grand singe en liberté sur la planète (et je ne parle pas des zoos : leur travail de préservation ex-situ est indispensable, mais un singe en captivité n'est pas un singe ...).
Que répondrons nous à nos enfants lorsqu'il nous demanderons pourquoi nous n'avons rien fait ?
Les grands singes nous ressemblent. Génétiquement, mais aussi sur beaucoup d'autres aspects. Leur mémoire nous hantera longtemps si nous les laissons disparaitre sans réagir. Nous avons donc une obligation morale de les sauver. Ce qui ne se fera pas au détriment des populations humaines les plus pauvres, au contraire.
Pour paraphraser Mac Millan, qui parlait des condors : "Ce qui compte dans la sauvegarde des grands singes, ce ne sont pas les grands singes, ce sont les qualités humaines qu'il nous faut pour les sauver. Et se sont les mêmes qualités qu'il nous faut pour nous sauver nous."
Le 8/09/2005 : Je complète ce message par un commentaire laissé sur Agoravox, avec un appel que je vous invite à signer :
Voici un extrait du texte de l’APPEL POUR LA SAUVEGARDE DES GRANDS SINGES, lancé à l’initiative de M.Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France : "Les grands singes sont les témoins encore vivants d’une planète humaine qui ne se limite pas aux seuls hommes. Aujourd’hui, si aucune mesure d’envergure n’est prise, nous allons assister impuissants à leur disparition. C’est pourquoi nous appelons à une mobilisation de toutes les instances internationales et de chacun d’entre nous, pour appuyer toutes les initiatives en faveur de la préservation des grands singes, à commencer par la signature de la déclaration internationale de l’Onu pour leur sauvegarde.". Si vous souhaitez vous aussi rejoindre aux signataires de cette pétition, cliquez sur : http://www.cite-sciences.fr/petition/grands-singes/ | |
par Véronique Anger-de Friberg le 7 septembre 2005 |
Le compte rendu détaillé de ce congrès et de la réunion du GRASP est maintenant en ligne (en anglais) :
http://www.iisd.ca/sd/IGMkinshasa/
Résumé au format pdf :
http://www.iisd.ca/download/pdf/sd/ymbvol113num1e.pdf
Rédigé par : Emmanuel Delannoy | 21 septembre 2005 à 09:58