J'ai écrit cet article il y a plus d'un an, mais, hélàs, il est toujours d'actualité.
L'éditorial de Jean-Luc Porquet, dans le Canard enchaîné de cette semaine, vient opportunément le rappeler à ceux qui ne suivraient pas la presse économique : Les catastrophes, naturelles ou non, sont plutôt une bonne chose pour la croissance. Comme le sont, aussi, les accidents de voiture, le cancer, voire une épidémie de grippe ou une bonne vielle canicule ...
Il y a juste une condition : Il ne faut pas que les équipements de production soient trop touchés (les gens, les maisons, les écoles, l'écosystème, c'est pas trop grave ...) Dans le cas de Katrina, certains se sont fait une petite frayeur : Est-ce que les installations pétrolières du golfe du Mexique n'auront pas été trop abimées ? Mais non, braves gens, rassurez vous : Selon "Les Echos", l'impact de Katrina sur la croissance devrait être légèrement positif ... Heureusement quand même qu'il y a aussi des économistes pour être sceptiques.
Mais y en a t'il beaucoup qui se posent la question de savoir s'ils regardent le bon compteur ?
En gestion, en management de la qualité ou de l'environnement, le plus difficile c'est de décider quoi mesurer et comment : En un mot choisir les bons indicateurs. Et il faudra bien un jour que nos élites dirigeantes se décident à reconnaître que le PIB n'est plus un indicateur pertinent. Il a pu l'être pendant de longues périodes de croissance, ou il était corrélé, peu ou prou, à une amélioration des conditions de vie des populations. Mais ce n'est plus le cas : Aujourd'hui, l'IDH à décroché. Il ne suit plus le PIB, depuis deux décennies. L'IDH, (Indice de Développement Humain), est calculé par le PNUD à partir de données tenant compte, entre autres, de l'espérance de vie, de l'accès aux soins pour tous, du niveau d'éducation, etc..., pour tenter de proposer une alternative, ou du moins, une vision plus large que celle que permet le PIB. Et ne parlons pas de l'empreinte écologique, autre indicateur, proposé lui par le WWF, pour mesurer l'impact des activités humaines sur l'écosystème.
La décision doit se fonder sur des faits : Pour prendre de bonnes décisions, il faut donc de bons indicateurs. Si j'installe un thermomètre sur le guidon de mon vélo, je saurais tout juste qu'il fait chaud, ce dont je me serait rendu compte tout seul. Mais je ne saurais pas combien de kilomètres j'ai fait, ni si je serais à l'heure à mon rendez vous ...
Pour en savoir plus : "Les indics dans la balance" sur Noolithic
Voir aussi : "Les nouveaux indicateurs de richesse", de Jean Gadrey et Florence Jany Catrice, aux éditions La Découverte.
J'ai bien l'impression que nos politique n'ont plus de thermomètre sur leur guidon. Il a déjà explosé sous la surchauffe...Ont-ils même encore un guidon ?...Mais au fait savent-ils encore ce qu'est un vélo ?...
Rédigé par : Fred | 08 septembre 2005 à 15:51