Une majorité de chercheurs veulent avant tout qu’on les laisse travailler en paix. Quoi de plus normal ? La recherche fondamentale a besoin de temps, de créativité, et doit pouvoir travailler sans entraves. Le processus de recherche y est imprévisible, et fait largement appel au « hasard » ou en tout cas à la « sérendipité » (Voir à ce sujet l’excellent ouvrage d’Isabelle Stengers et Bernadette Bensaude Vincent « 100 mots pour commencer à penser la science » Les empêcheurs de penser en rond – 2004). Vouloir imposer des freins à la recherche, décréter a priori que tel ou tel champ de la connaissance devrait rester « terre incognita » n’a pas de sens.
Mais de la recherche fondamentale viennent parfois (souvent ?)
des applications, des innovations, qui elles, peuvent changer radicalement la
vie de monsieur Toutlemonde, avoir un impact sur les écosystèmes, le tissu
social, et sur les conditions de vie et les libertés de choix des générations
futures.
Même s’il est vrai, comme le disait je ne sais plus qui, qu’« avoir raison, ce n’est pas forcément penser comme le plus grand nombre », il y a dans la recherche appliquée, dans le processus d’innovation, la place pour au moins un débat, une information claire, accessible et transparente du public, si possible dans le but d’aboutir au moins à une sorte de « consentement éclairé ».
En attendant une réelle implication des sphères politiques, certaines associations, comme Vivagora, Sapience, 1001 Sciences et d'autres font un travail remarquable dans ce sens, malgrès l'indigence des moyens dont ils disposent. Découvrez leur travail et faites les connaîtres autour de vous !
Bonjour,
suite à notre rencontre (non virtuelle :) lors du débat organisé par l'association 1001 Sciences sur le thème "le pouvoir de manipuler le vivant", j'ai découvert ce site (noolithic) et viens de le parcourir . BRAVO donc ! J'y reviendrai !
J'ai déjà pu apprécier particulièrement l'exposé de l'idée d'un "biolinux" . La notion de "Noosphère" présentée dès l'entée dans le site m'a immédiatement rappelé le texte (maintenant classique pour tout Linuxien) de Eric S. Raymond et dont il pourrait être intéressant de rappeler le lien : http://www.linux.france.org/article/thèse/noosphère/ ...
Bien entendu les sujets abordés suscitent l'échange de réflexions (dont acte par ce blog) ... et vous avez raison de souligner que que "la réflexion trouve son prolongement dans l'action" - même si on peut aussi concevoir l'action, ou ses motivations, comme premières...
Après ce survol de lecture, je ressens le besoin d'exprimer ma conviction du besoin impérieux d'une conception large du domaine de l'action ( sans pour autant dévier des préoccupations majeures et écologiques de votre site ) . Ainsi, au risque de ne pas pouvoir être deviné tout de suite, je commencerai par évoquer une action motivée quelque part par les mêmes préoccupations : une démarche de création d'embryon de logiciel Open Source dont vous pourrez constater la réalité objective sur : http://gonic.lyon.free.fr/d_projets.html#P_GAM1 ( Le site Web et l'association sont venus après : http://gonic.lyon.free.fr )
Reste maintenenant à préciser le parallèle possible entre les réalités écolo-biologiques et celles du développement logiciel; mais vous avez ouvert la voie avec l'idée de Biolinux ! Or, envisager un parallèle, incite à approfondir sa propre connaissance des deux parties envisagées : j'ai tout à découvrir de la Biologie, mais je sais que l'Open Source est source de questions et de critiques non triviales : un enrichissement mutuel entre passionnés de domaines complémentaires est très certainement fort souhaitable . Pour élargir encore l'espace de compréhension nécessaire à une "remise en cause" collective et non superficielle des agissements qui peuvent mettre en cause le "destin collectif de l'humanité" pemettez-moi de relever, amicalement, que je reste très prudent et réservé quand à un propos tel que celui-ci : " ... peu importent alors les motivations de chacun : romantiques, esthétiques, philosophiques, religieuses ou pragmatiques, c'est le résultat collectif qui importe" . ( Cette citation, doit certes être replacée dans son contexte - mais elle est pour moi l'occasion de signaler qu'il s'avère parfois hazardeux de trop présager du résultat collectif attendu par l'autre .. )
... Pour abbréger, donc, félicitations pour l'effort de communication entrepris ! ... et tous mes encouragements pour poursuivre !
Gilles ( e-mail sur le site web de http://gonic.lyon.free.fr )
Rédigé par : Gilles | 13 avril 2005 à 15:56