Il est des femmes et des hommes qui vous réconcilient avec le genre humain. Beaucoup sont anonymes, bien qu’il gagneraient à être connus, mais leur donner ici ne serait-ce qu’un prénom prendrait beaucoup trop de place*. Certains sont connus : Erik Orsenna fait partie de ceux là.
Il existe aussi des livres qui aident à vivre. « Portrait du Gulf Stream – Eloge des courant » en est un.
Comment dire du bien d’un livre sans tomber dans les clichés habituels ? Celui là est fait d’une suite de textes courts, comme un journal de bord. Comme il existe des amuse gueule, ces textes là se dégustent comme des « amuse neurones ». Et comme ces petites gourmandises, à peine en a-t-on fini un qu’on en reprendrait bien un autre. J’ai lu ce livre dans une période difficile, et malgré mon état de fatigue, la difficulté de concentration que je pouvais ressentir la plupart du temps, je n’en retiens que du plaisir. Celui des belles lettres, des tournures et du style si amical et humain auquel Orsenna nous a habitué. Et le plaisir d’apprendre, celui des surprises rencontrées à chaque page, et vers la fin, un hommage inattendu à celui qui s’appelait lui-même « le dernier des européens », je ne vous en dit pas plus.
Portrait du Gulf Stream
Eloge des courants
Seuil - 2005
* C’est un exercice que je me réserve pour un de ces jours, écrire une liste à l’ordre aléatoire des prénoms de celles et ceux que j’ai envie de remercier. L’indifférence peut tuer, alors qu’un sourire, un regard, une main tendue ou posée sur l’épaule, une parole d’encouragement peuvent sauver.
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