Et Dieu (ou l'humain) dans tout ça ?

C’est un véritable petit trésor d’intelligence, de lucidité et d’originalité que je voudrais vous faire découvrir aujourd’hui. (Que j’ai moi-même découvert dans l’édito de la lettre n°62 du site Info-veille-biotech, où il y a beaucoup d’autres merveilles à découvrir, notamment un lien vers une interview édifiante de Jean Ziegler).

Didier long, un ancien moine bénédictin devenu consultant et dirigeant d’entreprise, a sur l’entreprise le regard forcément neuf de quelqu’un venu d’un univers qui lui est radicalement étranger. L’interview publiée par le Journal du Management est tellement dense, que je voudrais pouvoir vous en citer presque chaque phrase. Mais il vaut mieux que vous le lisiez vous-même. Prenez votre temps, pour une fois. Ce texte ne s’accomode pas d’une lecture rapide ou en diagonale, comme on le fait trop souvent.

Il y est question bien sûr de l’entreprise, dont on pourrait attendre qu’elle soit un lieu d’intégration, de création de lien social, alors qu’elle n’est plus, bien souvent hélas, qu’un lieu où on a peur de l’autre, de l’échec, de soi même. Les raisons de tout cela : La faiblesse de l’engagement, à tous les niveaux, le manque de leadership, de confiance, le refus du risque, l’absence de solidarité et de transmission des savoirs. Résultat : l'originalité n'étant plus valorisée (Il vaut mieux se faire couleur des murs), l'entreprise ne sait plus innover.

Comment en sortir : Revenir au fondamentaux de l’entreprise, qui avant d’être constituée seulement de compétences (des « skills » comme on dit en langage consultant), l’est avant tout de femmes et de hommes au service d’un projet commun.

Didier long a aussi son avis, original et percutant, sur le développement durable, la responsabilité sociale des entreprises, et la nécessaire refondation d’un capitalisme bien mal en point, en train de s’autodétruire parce qu’il se caricature lui-même, et qui aujourd’hui n’est plus porteur d’aucun projet de société.

Qu’ajouter de plus ? Rien. Lisez l’article.