Dans un petit livre percutant, efficace et parfois drôle (Les mensonges de l’économie – Grasset / 2004), John Kenneth Galbraith démontre comment notre société a évolué vers le contraire de l’intelligence collective, à travers la construction d’un mensonge collectif ou chacun dénie la réalité au profit d’une virtualité plus flatteuse. Bien sûr, dans ce nouvel imaginaire, il n’y a nulle place pour la responsabilité, donc pas de remise en question possible.
Pourtant, ce phénomène n’est pas une fatalité.
Si dans le même livre, John Kenneth Galbraith voit dans l’adoption généralisée du terme « management », un choix sémantique visant à masquer la réalité de la bureaucratie d’entreprise, je proposerais, pour être un petit peu plus optimiste, de mesurer l’efficacité d’une organisation sur un axe allant de la « bureaucratie » à « l’intelligence collective ». De la qualité du management – du travail des managers – dépendra la position de l’organisme sur cet axe.
Le but de l’intelligence collective, c’est d’arriver à ce que la compétence de la collectivité soit supérieure à la somme des compétences des individus ou des organismes qui la compose. Ce qui repose sur l’acceptation d’un but commun, d’un intérêt général bien compris et accepté. C’est ce que le langage populaire appelle tout simplement « travailler en bonne intelligence ».
Je vois que tu n'as pas tardé à lire l'opuscule de Galbraith dont j'avais parlé dans l'un de mes derniers édito.
Ce qui est amusant c'est que je ne me l'étais pas approprié de la même façon que toi...Preuve que chacun interprète ses lectures en fonction de ses centres d'intérêt ou orientations du moment, en résonnance avec son propre vécu.
J'aimerais bien que d'autres lecteurs puissent donner leur interprétation de ce petit livre si intéressant et si subversif...
Les mensonges de l'économie : Vérité pour notre temps (http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-form/171-7131312-9847454)
Bonne lecture aux amateurs de sensations fortes !
Rédigé par : Frédérique | 10 mars 2005 à 15:04
Merci pour le commentaire !
C'est vrai que ce petit livre est "énorme", par son contenu et drôlement subsersif. J'avoue que je voulais le caser et que je me suis peut être permis une petite extrapolation. Mais je pense quand même que nous sommes tous acteurs de ce mensonge collectif, à des degrés divers, et donc en partie responsable de notre "idiotie" collective.
Je souhaite que ce livre soit lu par le plus grand nombre.
Rédigé par : Emmanuel Delannoy | 10 mars 2005 à 17:54