Dans le numéro de février de "La Recherche", on peut lire un bref entretien avec Bernadette Bensaude-Vincent, Professeur d’histoire et de philosophie des sciences à l’Université de Paris-X, et auteur de "Faut-il avoir peur de la chimie" aux édition Les empêcheurs de penser en rond.
Il y est question des difficultés de l’industrie chimique dans ses relations avec le public, face aux craintes que cette activité suscite. Je ne resiste pas à la tentation de vous en citer un court extrait :
"Les chimistes abordent trop souvent le problème d’un point de vue de l’image. Or, ce n’est pas avec des opérations marketing que l’on résoudra la crise. Je pense que les chimistes devraient avoir plus d’égards pour la nature comme pour la culture. Etre, d’une part, plus soucieux de l’environnement, en mettant leur créativité au service de l’écologie plutôt qu’à la seule recherche des profits et, d’autre part, plus attentifs aux aspects culturels de leurs pratiques. Les craintes du public sont à prendre au sérieux. Le public n’est pas une masse malléable à laquelle on pourrait faire croire et raconter n’importe quoi. Il faut l’associer au lancement et à la recherche des innovations, afin de développer une chimie répondant aux attentes des consommateurs."
Voilà une description remarquablement concise et percutante d’un des problèmes majeurs de notre temps : La gouvernance des technologies émergeantes, et la réconciliation de l’esprit d’entreprise, de l’innovation, de la prise de risque, avec l’intérêt général.
Cette analyse vaut pour la chimie, mais aussi pour les biotechnologies, les nanotechnologies, les neurosciences, le nucléaire, etc. Dans tous ces domaines, et dans d’autres, nous sommes aujourd’hui loin du compte. Mais constater que nous avons une importante marge de progression devrait plutôt nous inciter à l’action, non ?
Je propose dans ma thèse de Mastère Spécialisé une analyse de ce que pourrait être une bonne gouvernance des biotechnologies*.
Voyez si vous pouvez en tirer quelques idées, quelque soit votre secteur d’activité.
Et contactez moi si vous voulez en parler !
* Sur ce thème, j'ai aussi publié un article dans la revue "Vivant" : "Vers des biotechnologies socialement responsables ?"
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